Notre étude qualitative nous a permis de déterminer que des stéréotypes liés aux genres influencent la nature de la consommation de cannabis et des méfaits en découlant. Nous avons animé dix groupes de discussion formés exclusivement de jeunes femmes ou hommes cisgenres de 14 à 18 ans des quatre coins du Canada. Les jeunes femmes, qui ont déclaré craindre d’être âprement jugées pour le côté « de mauvais goût » de leur consommation, étaient plus susceptibles de la cacher. Les jeunes hommes se sentaient quant à eux contraints de consommer de plus grandes quantités de cannabis, et tous les participant(e)s ont convenu que ces premiers étaient plus enclins à prendre du cannabis tous les jours et en solitaires. Chose préoccupante : plusieurs participant(e)s ont affirmé ne pas se sentir à l’aise de parler de leur consommation à des adultes, mères, pères et enseignant(e)s compris(e)s. Ces résultats montrent que les personnes de sexe masculin et celles de sexe féminin vivent des risques différents face au cannabis : les premières sont plus sujettes aux méfaits physiques, tandis que les secondes pourraient requérir plus de soutien pour se sortir d’une consommation problématique. Nous concluons qu’il est essentiel de genrer les efforts et messages de sensibilisation en matière de cannabis si on veut en augmenter l’efficacité.
Présentateurs et diaporama
Anna Goodman
Anna Goodman est analyste (Recherche et politiques) au Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS). Elle a effectué des travaux sur les perceptions des jeunes et des adultes, et se sert des données obtenues pour orienter les efforts et politiques de prévention. Ses champs d’expertise sont notamment le cannabis, la prévention et la sensibilisation, la consommation des adolescent(e)s, ainsi que la conduite avec facultés affaiblies.
Principaux points
- Cette étude a permis de déceler des méfaits et risques genrés en ce qui a trait à la consommation de cannabis.
- Les personnes de sexe masculin sont plus sujettes aux méfaits criminels et physiques, tandis que chez celles de sexe féminin, ce sont les méfaits liés à la sécurité qui sont les plus préoccupants.
- Il faut cibler les efforts et messages de sensibilisation en fonction des risques associés à chaque genre.